Immobilier: les Français frileux (DNA du 09/07/2013)
Crédits peu chers et prix en baisse : deux tendances susceptibles de relancer le marché de I’immobilier. Mais peu d’acheteurs potentiels sont prêts à se lancer dans l’achat d’un bien.
Cette période de crise serait une aubaine pour ceux qui recherchent la maison de leur rêve. Sous le seuil de 3 %, les taux d’intérêt des crédits immobiliers n’ont jamais été aussi bas. Et le recul des prix se confirme dans certaines villes, en tête desquelles Paris, selon le dernier Baromètre Seloger. Ou du moins, ils se stabilisent dans les grandes métropoles, telles que Lyon, Marseille et Lille après les augmentations observées ces six derniers mois.
La tendance baissière devrait être pérenne et de I’ordre de 5 à 10 % jusqu’à la fin de I’année, selon les estimations du site d’annonces seloger.com. De plus les Français ont le sentiment que le marché est plutôt bien orienté : 63 % à penser que I’offre de biens est en progression depuis un an, selon une étude Ipsos pour Seloger.com publiée hier.
Résultat : 76 % des personnes interrogées estiment que c’est « le bon moment d’acheter ». En un an, Seloger.com a ainsi observé une hausse des visites de 20 % sur son site et la multiplication par deux des inscrits aux alertes.
Mais globalement, les Français restent prudents : seuls 16 % d’entre eux envisagent I’achat d’un nouveau logement pour eux-mêmes et leurs familles au cours des trois prochaines années. De même, seuls 10 % ont I’intention de vendre leur logement principal ou leur résidence secondaire sur la même période.
Cette prudence s’explique notamment par la difficulté accrue d’obtenir un crédit pour 68% desFrançais
« Les banques cherchent en effet à minimiser leurs prises de risques privilégiant les dossiers les plus sûrs et en préférant les durées de remboursement les plus courtes », explique encore Roland Tripard, président de Seloger.com. En outre, 80 % des Français soulignent l’insuffisance des incitations fiscales. Enfin, même s’ils baissent ou se stabilisent, les prix du m2 restent élevés, surtout dans les grandes villes.
Les craintes de I’avenir avec un pouvoir d’achat en berne et un chômage en hausse expliquent aussi certainement ces réticences à se lancer dans I’acquisition d’une maison ou d’un appartement ; Signe que cette période de crise est peut-être une aubaine pour les catégories les plus favorisées mais d’abord un frein pour les classes moyennes et ouvrières.